Je craignais d’avoir à écrire ce genre d’articles, tout en espérant ne jamais avoir à le faire… Le 23 juillet 2011 peu avant 16h, la chanteuse Soul et R&B britannique Amy Winehouse fut retrouvée morte dans son domicile de Camdem, dans le nord de Londres. En quelques minutes, la nouvelle s’ébruite, et les fans se pressent vers la demeure de la chanteuse et y déposent des fleurs, bougies, dessins, poèmes… pour montrer leur peine et leur douleur face à sa disparition.
Une triste disparition, certes, mais pas réellement surprenante. Ses multiples addictions et déboires judiciaires laissaient présager sa mort prématurée, à seulement 27 ans. En juin dernier, un mois avant son décès, elle était en concert à Belgrade, le 1er show qu’elle donnait depuis ses apparitions scéniques en février à Dubaï. La chanteuse, sous l’emprise de l’alcool, oubliait les paroles de ses propres chansons, titubait, était désorientée, ne semblait même plus reconnaître les membres du groupe qui l’accompagnait…. Ce qui devait marquer le début d’une tournée européenne de 12 dates et un triomphal retour sur scène s’est transformée en bande annonce d’une fin tragique…
Une question se pose alors : sa mort pouvait-elle être évitée ? Personne ne sait vraiment, elle aurait pu s’en sortir. Mais cela aurait été difficile dans l’environnement où elle se trouvait, et avec les personnes qu’elle fréquentait. Son mariage avec « l’homme de sa vie », comme elle le disait elle-même, un caméraman du nom de Blake Fielder-Civil, fut houleux, mouvementé, douloureux, scruté en permanence par les médias et le public. Ils s’aiment un jour, se détestent le suivant, et pourtant Amy ne peut imaginer sa vie sans lui. C’est d’ailleurs cet amour destructeur qui lui a servi d’inspiration pour écrire et composer son 2ème album, le désormais classique « Back To Black ».
Ce ne sont pas juste la drogue et l’alcool qui l’ont tuée, mais toute une série de facteurs. Une pression face au succès qu’elle n’a sans doute pas réellement su maîtriser, sa relation malsaine, quasiment sado-maso (dans le style « je t’aime moi non plus, tu me fais souffrir mais je t’aime malgré tout ») avec Blake et d’autres hommes, les paparazzis qui la harcelaient en permanence, et le public. Nous sommes aussi responsables quelque part, j’ai moi-même condamnée plusieurs fois le fait qu’elle se droguait, sans réellement chercher à comprendre ses maux. Personne ne sombre dans l’addiction par pur plaisir ou envie d’attirer l’attention, mais pour échapper à quelque chose.
Le sentiment que je ressens face à son décès, c’est celui de voir un incroyable talent, hors norme, complètement gâché. Moi qui ai toujours été une grande fan de Soul Music depuis mon enfance, j’étais très contente de voir une artiste comme Amy passer à la radio et à la Télé, totalement à contre courant des poupées de la Pop Music plus connues pour leur plastique que pour leurs prouesses vocales. Amy montrait, par sa musique et sa personnalité atypique, que parfois, seul le talent suffisait pour réussir.
J’en ai discuté avec certains qui me disaient que malgré son talent, sa carrière avait été trop courte pour qu’on puisse la qualifier de « légende », comme ceux du tristement célèbre « 27 Club » dont Amy est le nouveau membre. Pas besoin d’avoir une carrière courte, arrêtée prématurément par une mort mystérieuse pour en devenir une. Elle en était déjà une, à sa façon : elle se fichait pas mal de son image, n’hésitait pas à dire le fond de sa pensée, avait une personnalité peu commune… à une époque où les stars ne sont pas façonnées par leur propre personne, mais par la communication et le marketing.
Qui sait ce qu’elle aurait pu nous proposer musicalement si elle n’avait pas eu une vie aussi mouvementée, personne ne peut le dire. Son âme devait être déchirée pour qu’elle s’autodétruise à ce point… La seule chose dont je peux être sûr, c’est qu’elle va enfin trouver le repos qu’elle n’a jamais connu lorsqu’elle était sur Terre.
